#Culture : "La Peur" s'empare du Théâtre Michel à Paris

Chez The Melting POP, on l’a toujours prôné, notre mot d’ordre, c’est la diversité ! Du coup, lorsqu’on a reçu des places pour aller jeter un œil à « La Peur » l’une des pièces de théâtre les plus acclamées du moment, on a sauté sur l’occasion, afin d’étendre encore un peu plus nos horizons culturels. Loin de nous avoir déçue, l’expérience nous a même grandement surpris… 



En 1920, l’Autrichien Stefan Zweig publiait le recueil « La Peur », un ouvrage constitué de six nouvelles ayant pour thème ce sentiment universel, mais complexe qu’est la crainte. Face au succès de ce recueil, la première de ces six nouvelles a fait l’objet d’une édition séparée, ainsi que de plusieurs adaptations cinématographiques. Cependant, depuis le 7 octobre, c’est au Théâtre Michel à Paris et sous la direction de la jeune comédienne et metteuse en scène Élodie Menant que l’histoire est réadaptée. 

Fidèle à l’œuvre originale, « La Peur » met en scène Irène une jeune bourgeoise délaissée par son époux, qui va poussée par sa solitude, se laisser aller à quelques infidélités avec Édouard son professeur de piano. Un jour, alors qu’elle sort de chez son amant, Irène rencontre Elsa une jeune femme qui lui affirme être la compagne d’Édouard. Accusant Irène d’avoir nui à son bonheur, l’épouse trompée va entreprendre une vengeance teintée de chantage qui va peu à peu nuire au couple et à la vie du personnage principal. Rongée par les remords, tétanisée à l’idée de perdre son mari, Irène va lentement se laisser submergée… 

Aussi énigmatique que charismatique Stefan Zweig était connu pour explorer avec minutie au travers ses œuvres, le mal-être de ses personnages. Maître dans l’art de narrer les sentiments humains, cet artiste torturé avait réussi, grâce à sa précision romanesque à faire en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, de son univers un succès critique et public. Encore et toujours considéré comme l’un des plus grands auteurs européens, Zweig a laissé derrière lui, en se donnant la mort, en 1942, une aura magistrale, dont le spectre n’a fait que croître avec le temps. Délicat donc de reprendre son encre, sans la dénaturer. Pourtant au travers de son adaptation, Élodie Menant parvient à faire d’un exercice difficile, une véritable réussite. De fait, jusqu’au dénouement, les tourments d’Irène frappent et imprègnent le spectateur qui, au-devant d’une souffrance graduée, reste figé à son siège. Outre un jeu d’acteur poignant (le trio Degy, Itovich, Marsaud excelle d’un bout à l’autre de la pièce), cette adaptation jouit d’une mise en scène millimétrée qui nourrit encore davantage le sentiment d’angoisse ressenti par l'assemblée. Ainsi, de sa rencontre avec Elsa et jusqu’aux applaudissements finaux, le personnage joué par Hélène Degy incarne la peur avec une crédibilité croissante et déconcertante.   

Connu pour son exigence et son perfectionnisme, Stefan Zweig n’aurait sans doute pas eu honte de cette adaptation qui semble bien partie pour brûler les planches durant de nombreux mois encore ! « La Peur » est l’affiche du Théâtre Michel jusqu’au 31 décembre prochain, mais on pari tout ce qu’on a et sans trop se mouiller que les prolongations devraient arriver ! Dépêchez-vous, "La Peur" vous réserve son lot de surprises ! 



"La Peur" 
du jeudi au dimanche à 19 heures, jusqu'au 31 décembre 
Théâtre Michel 
38, Rue des Mathurins à 75008 
PARIS

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